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Pourquoi les Anglais boivent-ils autant ?

Les rosbifs en soirée, quel carnage! À l’image des Bretons, les Anglais semblent avoir la descente facile… Mais à quoi doivent-ils cette réputation?

Sous le règne d’Henri VIII, la marine royale anglaise avait le droit à 1 gallon (plus de 3 litres) de bière par homme et par jour, même en temps de guerre (les combats étaient souvent très imbibés…). Et pas de campagne militaire qui tienne sans brasserie mobile ! Il fallait bien que les troupes étanchent leur soif après une journée de durs combats… Avant la Seconde Guerre mondiale, le breuvage populaire des Anglais était une bière noire fermentée avec du lactose. Au milieu du 18e siècle, les bars à gin affluaient, menaçant même de supplanter la bière chez les classes populaires. Le gin y était vendu 1 penny les 150 ml tandis que la bière s’écoulait à 3 pennies les 250 ml. L’impact du gin sur la pauvreté urbaine fut tel que plusieurs lois furent adoptées pour contrôler la vente du précieux breuvage. Mais seule la dernière loi eut un impact significatif, en augmentant les taxes sur le gin de manière que les classes ouvrières ne puissent plus se l’offrir.

Au début du 19e siècle, Londres était le centre de l’univers de la bière : Truman’ s, la plus grande brasserie du monde, se trouvait en effet dans la capitale, des innovations de tout type y étaient conçues, la ville détenant le record de bière fabriquée et consommée par habitant. La loi sur la défense du royaume, votée en 1914, imposa des heures de fermeture aux pubs l’après-midi, la raison officielle étant que l’excès de boisson contrecarrait l’effort de guerre… L’année suivante, Lloyd George, à l’époque chancelier, ne perdit pas une occasion de rappeler que l’Angleterre combattait trois ennemis : « L’Allemagne, l’Autriche et l’alcool… ce dernier étant de loin le plus dangereux ». Il tenta même d’instaurer la prohibition, en vain. Il fallut attendre 74 ans pour qu’une loi permette aux pubs de rester ouverts toute la journée et le mois d’août 1995 pour qu’ils puissent rester ouverts le dimanche…

Source : le Petit Livre des Secrets, Olivier Cechman

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