Voilà maintenant quelques années que la famille Shelby sévit sur nos écrans… Et beaucoup d’entre nous se sont attachés à ces personnages pour lesquels nous n’en finissons pas de trembler au fil des saisons. Mais bien avant les Tommy, Polly et autres Arthur avec qui nous sommes aujourd’hui familiers, les “vrais” Peaky Blinders avaient déjà quelques méfaits à leur actif ! Intéressons-nous au véritable groupe qui a inspiré Steven Knight, créateur de la série britannique.
Sommaire
Birmingham, fief des criminels
Si la série nous a offert des images soignées et travaillées du clan Shelby, qu’en était-il de la réalité ? Lorsque l’on parle des Peaky Blinders, mieux vaut oublier le personnage du hors-la-loi gentleman. Dans les rues de Birmingham, l’heure n’est pas au glamour à la fin XIXe et au début du XXe siècle. La violence et la misère sont le lot quotidien des habitants les plus pauvres. Beaucoup de groupes criminels s’affrontent dans des luttes de pouvoirs face auxquelles les forces de l’ordre restent quasiment impuissantes.
C’est dans ce contexte que le groupe des Peaky Blinders se forme, vraisemblablement dans les années 1890. Ce nom provient du fait que ces hommes cousaient des lames de rasoir à leurs casquettes. Mais selon certains spécialistes, ce détail relève de la légende : de telles “armes” n’étaient pas dans les moyens financiers de nos malfrats. Mais la différence la plus flagrante entre fiction et réalité se trouve bien dans la nature des crimes. Ces hommes rackettaient, attaquaient et tuaient sans aucune distinction d’âge ou de sexe. L’argent était leur seule motivation : tout ce qui leur importait était le butin à récupérer.
Le clan des Peaky Blinders
Il est difficile de dire combien de personnes au juste ont fait partie de ce gang. Ils sont réputés pour soigner leur style qui se reconnaît par exemple par le foulard autour du cou, et bien sûr la casquette à visière. Les historiens s’accordent à dire que des jeunes d’une dizaine d’années à peine figuraient parmi les membres. Pour ce qui est des figures importantes des Peaky Blinders, trois s’en dégagent particulièrement : Thomas Gilbert, Stephen McHickie et Harry Fowler (voir photo ci-dessus).
Difficile d’en savoir plus sur le groupe, sinon que les membres sont décrits comme étant loyaux. Au vu des changements dans la société du début du XXe siècle, la trace des gangs se perd au fur et à mesure que leur importance décroit. D’autre part, beaucoup de familles déménagent des quartiers de prédilection des groupes criminels. Les unes de journaux relatant les méfaits des Peaky Blinders se raréfient, jusqu’à ce que l’on en entende plus parler qu’au titre de “légende”, passant de bouche à oreille.
Une inspiration de choix pour Steven Knight
C’est de cette manière que Steven Knight entend parler de ce groupe de bandits lors de son enfance à Birmingham. Un oncle de son père faisait d’ailleurs partie des Peaky Blinders ! Il décide donc de s’inspirer librement des informations qu’il connaît sur ce groupe – ainsi que de sa famille – pour créer une série. Côté personnel, il évoque en effet son grand-père, marqué par la bataille de la Somme (1916), et ce que ses proches lui ont raconté à propos de « gitans, de chevaux, de conflits entre gangs et d’armes ».
Voilà autant d’éléments que l’on ne manque pas d’observer dans la série. De plus, le changement de temporalité par rapport aux faits réels (la série commence après la Première Guerre mondiale) permet alors aux scénaristes d’évoquer de nombreux sujets propres à cette période de l’histoire. Il y a par exemple le traumatisme de la Première Guerre mondiale, le mouvement des suffragettes, la montée du communisme et les instabilités politiques, les ravages de drogues comme la cocaïne et l’opium, etc. Tout ce cocktail donne ainsi la série sur fond de sonorités rock que nous connaissons !
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