Il est vrai que lorsque l’on regarde autour de nous, la majorité des personnes qui nous entourent affichent une préférence pour l’usage de leur main droite. Les gauchers, et à plus forte raison les personnes ambidextres sont beaucoup plus rares que la moyenne. Depuis quelques années et dans la grande majorité des sociétés, être gaucher n’est plus aussi mal vu qu’avant, et les recherches ont permis d’émettre de nombreuses théories sur le sujet. Mais pourquoi sont-ils aussi peu ?
Une question de cerveau
Évoquons tout d’abord un chiffre très révélateur : 90 % de la population mondiale est droitière. Dès lors, on comprend mieux pourquoi si peu d’outils et d’objets de la vie quotidienne ne sont pas adaptés aux gauchers. Des ciseaux aux souris d’ordinateur en passant par les carnets à spirales et autres stylos, la liste est longue ! D’autre part, les scientifiques ont depuis quelques années cherché à décrypter ce qui fait que l’on devient gaucher ou droitier.
Pour commencer, cette différence fondamentale résiderait dans la latéralité du cerveau, puisque les deux hémisphères qui le composent ne sont pas symétriques. Le gauche – qui gère entre autres les fonctions du langage et les mouvements complexes – dirige la partie droite du corps, et inversement pour le droit – qui concerne notamment plus le repérage spatial et les émotions. C’est donc ce dernier qui domine chez gauchers. Mais cela ne nous explique pas comment la majorité de la population mondiale a opté pour l’usage de la main droite.
Crédits : Wikimedia Commons / Pete Souza
Nait-on gaucher ou le devient-on ?
Telle est la question. Pour tâcher d’y répondre, des chercheurs sont remontés très loin dans le temps : environ 3,3 millions d’années avant notre ère. C’est la période à laquelle ont été datés les premiers outils fabriqués par la main de l’Homme, qui ont été retrouvés au Kenya. Et déjà la main droite est celle qui domine, principalement en raison de la dextérité que nécessite la manipulation de ces outils, qui est donc gérée par l’hémisphère gauche. Le fait de privilégier la main droite se serait donc fait au moment de l’évolution du singe vers l’Homme, et ne résulte pas d’un choix mais plutôt d’un automatisme.
D’autre part, l’analyse de squelettes d’Homo abilis parvient à une conclusion similaire. Il apparaît en effet que les dents de ces ancêtres lointains sont plus abîmées sur le côté droit. Les scientifiques en on déduit que c’est l’utilisation de la main droite pour manipuler ou créer les outils qui avait a fortiori abîmé le même côté de la dentition. Dès lors, le simple fait de plus utiliser la main droite que son opposée serait donc issu de milliers d’années d’évolution du cerveau humain, et explique le surnombre de droitiers dans le monde. Certains chercheurs avancent même que ce choix serait par définition inscrit dans les gènes, mais les preuves manquent pour justifier cette théorie.
Sources : The Conversation – Maxisciences
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