Même le fait d’évoquer le bâillement donne déjà envie de bâiller. Cela dépend vraiment de notre sensibilité, mais les scientifiques ont tenté de répondre à cette question.
Tout d’abord, beaucoup d’émotions se transmettent : la tristesse, le joie, les fous rires, il est est de même pour la bâillement. Ainsi, il y a une théorie de l’esprit qui consiste à se mettre à la place de l’autre pendant que quelqu’un effectue un geste donné. Cette forme d’empathie est activée par des neurones nommés “Neurones miroirs”, découverts en 1996. Ainsi, selon une étude réalisée par des chercheurs spécialistes, 75% de la population est sensible au bâillement des autres. Ce n’est pas un phénomène d’imitation, c’est ce que le neurologue Charcot nommait au XIXe siècle : “l’échokinésie”. Il s’agit là d’un phénomène automatique et involontaire semblable à l’empathie.
Le cerveau va activer les zones de la mémoire, de l’émotion et du lobe frontal qui permettent l’anticipation. C’est d’ailleurs pour cela que 25% de la population n’est pas sensible aux bâillements, car il faut en effet être dans un état de vigilance intermédiaire : ni trop endormi, ni trop concentré sur une tâche spécifique.
Il semblerait que plus la personne qui bâille est proche de nous (conjoint, membre de la famille, ami), et plus les chances de bâiller à notre tour s’agrandissent. Cela renvoie directement au sentiment d’empathie évoqué plus haut : plus on se sent en phase avec la personne, plus on montre de l’intérêt à suivre son comportement.
Cependant, il ne faut pas oublier que la fatigue, l’ennui et le manque de sommeil entraînent des modifications de notre tonus musculaire, ce qui peut entraîner des bâillements. Ce réflexe est présent chez tous les mammifères. Après tout, il a été prouvé que les bébés bâillent eux aussi dans le ventre de leur mère.
Certains chercheurs pensant aussi que le bâillement servirait à “donner de l’énergie” à notre cerveau afin d’augmenter son activité cérébrale.
Sources : Ça m’intéresse, Slate, Pourquois – Photo principale : Daisuke Tashiro