Pour comprendre l’importance que le parfum peut avoir dans notre société, il n’y a qu’à observer le niveau de sophistication que certaines publicités peuvent atteindre. Ou encore se rendre compte que le choix d’un parfum – tant pour soi que pour offrir – s’apparente parfois à un vrai parcours du combattant. Mais d’où nous vient cet intérêt pour le parfum ?
Un lien vers l’au-delà ?
Cette coquetterie ne date pas d’hier. En effet, il est avéré que les Mésopotamiens et les Égyptiens utilisaient déjà des fragrances. Celles-ci se présentaient sous la forme d’huiles et de baumes. C’est en Égypte que beaucoup d’artefacts seront retrouvés, principalement des flacons. Si les reines – Cléopâtre est connue pour avoir été férue de parfums – et pharaons en font un usage quotidien, les prêtres en utilisent aussi à l’occasion de cérémonies et autres rituels, notamment pour masquer l’odeur des sacrifices.
En effet, l’utilisation de parfums pour faire le lien vers le monde spirituel est très tôt documentée. La myrrhe, le genévrier ou encore l’acore constituent entre autres les principaux ingrédients de ces préparations. Elles sont censées tantôt ramener les dieux vers leur demeure, tantôt accompagner les plus illustres défunts vers l’au-delà. Des témoignages racontent même que certains tombeaux découverts à la fin du XIXe siècle dégageaient encore des senteurs enfermées lors de l’inhumation !
Les Grecs et les Romains reprendront par la suite cette tradition, en créant des fragrances grâce aux herbes aromatiques. Les Perses et les Indiens perpétueront aussi cette tradition. Toutefois, c’est un usage qui reste réservé aux élites de ces civilisations. Plus tard, l’utilisation du parfum décline au Moyen-Âge – au moins dans les régions européennes – alors que les peuples arabes continuent d’en créer.
Un outil de séduction
Mais au fil des ans, les explorations et conquêtes successives, couplées au développement du commerce international, permettront d’amener de nouvelles senteurs en Europe. Figurent parmi ces ingrédients le jasmin, le musc, la vanille et bien sûr l’ambre. Dès la Renaissance, les membres de la cour se parfument. Cette mode se perpétue pour trouver son apogée à l’époque de Louis XIV. Versailles est alors connue sous le nom de “cour parfumée”.
Ce qui est moins glamour, c’est le fait que le parfum a alors un double emploi : celui auquel il est destiné de par son nom, mais également, il sert à camoufler les odeurs corporelles. À l’époque, la douche quotidienne était loin d’être de rigueur, et les plus aisés se parfumaient donc à outrance. Vêtements, gants, chapeaux… Tout y passait !
Grâce aux progrès techniques et scientifiques, la création de parfum s’affine et se personnalise au fil des décennies, au point d’être quasiment élevée au rang d’art. Au XVIII, la première eau de Cologne est commercialisée. De plus en plus de personnes se parfument, et les créateurs de parfums – plus souvent appelés nez – rencontrent un succès grandissant au cours du XXe siècle.
Loin des préoccupations religieuses de jadis, se parfumer est aujourd’hui un geste du quotidien. Celui-ci reste toutefois souvent associé au glamour, et parfois même à la séduction. Par ailleurs, Marylin Monroe elle-même déclara un jour dormir avec seulement quelques gouttes de Chanel n° 5 sur la peau !
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