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Qu’est-ce que l’effet témoin ?

Effet témoin
Crédits : Wikipédia

Le 13 mars 1964, on poursuit Kitty Genovese en pleine rue, avant de l’assassiner dans le hall de son immeuble. Son agression a duré plus d’une demi-heure, et s’est déroulée en présence de 38 témoins. Aucun d’entre eux n’a appelé la police. La raison de cette non-assistance ? L’effet témoin.

Les explications de l’effet témoin

Suite à cette affaire, John Darley et Bibb Latané ont fait de nombreuses études pour expliquer cette réaction. Ce sont les premiers à avoir mis en évidence l’effet témoin. Voici leurs explications :

L’effet témoin peut-être lié à deux variables. D’une part, le caractère du témoin, qui peut avoir peur d’être impliqué, être apathique ou aliéné. D’autre part, l’inhibition sociale.

L’inhibition sociale, c’est la diminution des performances individuelles lorsqu’un individu ressent la présence d’observateur(s). Cette baisse des performances s’explique de 3 façons :

  • La diffusion de la responsabilité : le témoin sait qu’il est entouré d’autres spectateurs et s’il n’intervient pas, il pense que quelqu’un d’autre le fera. Dans ce cas, celui-ci se sentira moins coupable s’il arrive quoi que soit de grave.
  • L’influence sociale : le témoin va se fier aux autres en se demandant « que font-ils ? ». Il n’interviendra sans doute pas tant que d’autres spectateurs n’agiront pas avant lui.
  • L’appréhension de l’évaluation : le témoin va se sentir observé par les autres spectateurs et va avoir peur de leur jugement. Il va avoir peur de se tromper ou craindre de ne pas faire les choses comme il le faut.
Effet témoin
Crédits : Pixabay/Be_Me

Les limites de l’effet témoin

Or si tout le monde réagit comme cela, personne n’interviendra jamais. C’est justement ce qu’il s’est produit le 13 mars 1964.

Toutefois, il y a d’autres variables à prendre en compte, et qui montrent qu’un individu témoin d’un acte d’agression ou d’un accident interviendra quand même. Ces variables sont nombreuses, mais 3 d’entre elles sortent tout de même du lot :

  • L’importance du danger : des études ont montré que certains témoins, s’ils voient une femme se faire agresser par un homme au physique imposant, vont davantage aller la secourir. S’il s’avère que cette même femme se fait agresser par un homme au physique plus “désavantageux”, tous n’interviendront pas, estimant le danger moindre.
  • Le groupe de témoins est un groupe d’amis : ici, le groupe va réfléchir comme une seule et même personne. L’inhibition sociale n’est donc pas prise en compte. En effet, ils ne vont pas se sentir jugés et ne pourront pas diffuser la responsabilité sur autrui.
  • L’implication personnelle : si l’agression le concerne directement (si quelqu’un double dans une file d’attente par exemple), il va davantage intervenir, car si cette personne double tout le monde, elle double également le témoin qui va être impliqué.

Que faire pour être secouru·e en cas d’agression ou accident ?

Si je me fais agresser ou que je suis victime d’un accident, j’interpelle quelqu’un en particulier pour que ce dernier soit concerné.

Sinon, en cas d’agression, il vaut mieux crier “au feu” et non pas “à l’aide” car ici même chose, tout le monde se sentira concerné.

Ensuite, il faut sensibiliser le public. En effet, des chercheurs ont montré qu’un individu sensibilisé et témoin d’un accident interviendra plus facilement qu’un témoin lambda.

Sources : Définitions de psychologie – Axolot – Wikipédia

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