Depuis sa création au XVIe siècle et jusqu’au XIXe siècle, le laudanum a fait des ravages en France et en Angleterre. Il faut savoir que si cette drogue a complètement disparu aujourd’hui, c’est seulement car elle a été remplacée par de nouveaux analgésiques.
Le laudanum, c’est quoi ?
Ce “remède” était un mélange d’opium, d’alcool à 30 °C et de safran. On pouvait parfois le trouver additionné de sucre ou de miel pour adoucir le goût et on pouvait l’appeler soit teinture d’opium, soit vin d’opium. Sa recette finale a été mise au point par le médecin suisse Paracelse.
L’opium est une drogue dangereuse à cause de ses effets. En effet, on parle souvent des sentiments de protection, de lassitude et enfin de plénitude que ressentent les consommateurs. D’ailleurs – avant qu’elles soient interdites – les fumeries étaient toujours équipées de couchettes. Ainsi, les clients dormaient sur place, et quand ils se réveillaient, ils recommençaient à fumer. Ce cycle continuait tant qu’ils avaient de l’argent pour payer la drogue. Durant cette période, les addicts ne prennent plus soin d’eux, ne se lavent plus, mangent peu, etc.
Comment était utilisée cette drogue par les médecins ?
Les médecins prescrivaient généralement le laudanum en cas de fortes diarrhées, car les opiacés ont un effet constipant. Cette substance était aussi utilisée pour calmer les douleurs, car elle contient un peu de morphine. Malheureusement, le “médicament” était aussi donné aux enfants, notamment en Angleterre, où certains ne s’en remettaient jamais et mouraient “mystérieusement”. Il s’agissait en fait d’overdoses.
Mais le laudanum était aussi utilisé par la population selon un usage récréatif. Cette drogue était tellement populaire qu’elle a laissé une empreinte dans de nombreux ouvrages de l’époque, témoins de la façon dont la société a été marquée :
- Le comte Dracula s’en sert pour endormir ses victimes dans le récit de Bram Stoker (1897).
- Après la mort de son ami, Frankenstein (personnage de Mary Shelley, 1818) va devoir se droguer pour s’endormir et se calmer lors de crises.
Certains auteurs étaient d’ailleurs connus pour utiliser du laudanum :
- Baudelaire
- Lewis Carroll
- Charles Dickens
Il est aussi intéressant de rappeler que “laudanum” est aussi le nom de l’un des camps de Romains basés autour du petit village des irréductibles Gaulois Astérix et Obélix. Alors, hasard ? Ou bien, Goscinny faisait-il de la prévention pendant que nous profitions de ses histoires ?
Sources : analgésique.wikibis – CNRTL
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