Il possède plusieurs noms, mais son appellation de toit du monde fait l’unanimité. À 8 848 mètres d’altitude, celui qu’on appelle l’Everest, Chomolungma en tibétain et Sagarmatha en népalais attire les convoitises des amoureux de la montagne depuis plus d’un siècle. Seulement voilà, la dangerosité de cette entreprise s’illustre assez régulièrement par le décès d’alpinistes tentant de relever le défi.
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Une expédition risquée
Défi sportif et humain, dépassement de soi et beauté des paysages sont autant de motivations qui motivent les alpinistes à tenter l’ascension de l’Everest. Le premier à avoir posé le pied au sommet est le Néo-Zélandais Edmund Hillary en 1953, lors d’une expédition britannique. Depuis, nombreux sont celles et ceux qui se sont succédé après lui. Mais victime de son succès, cette expédition porte aussi son lot de victimes. Pas moins de 200 personnes auraient péri sur les flancs du toit du monde.
Il faut dire que les conditions extrêmes laissent peu de place au hasard. Le moindre aléa climatique peut engendrer de lourdes conséquences. D’autre part, il n’est pas conseillé de s’éterniser plus d’une dizaine d’heures dans la “zone de la mort » (au-delà de 8000 mètres) en raison des risques irréversibles pour l’organisme. Proche du sommet, certain·e·s poussent leur corps à ses limites, se font surprendre par une tempête de neige ou se laissent tomber d’épuisement.
Au fil des ans, plusieurs catastrophes humaines importantes ont été recensées. En 1996 par exemple, 8 personnes ont péri le même jour suite à une grosse tempête de neige. Une avalanche provoquera aussi la mort de 16 personnes en 2014. Et en début 2019, un embouteillage au sommet de l’Everest a amené la mort de plus d’une dizaine d’alpinistes. In fine, on recense une moyenne de 5 décès par an. Mais que faire des corps des malheureux·ses dans de telles conditions ?
L’Everest pour dernière demeure
En effet, il est bien souvent inenvisageable de redescendre les corps pour les rapatrier. L’effort physique que cela implique, le survol en hélicoptère risqué et les conditions météo difficiles rendent cette opération quasiment impossible et coûteuse. Les corps figés et gelés des alpinistes sont donc abandonnés à flanc de montagne. Si la plupart du temps leurs coéquipiers ne peuvent pas leur venir en aide sans se mettre eux-mêmes en danger de mort, beaucoup déplorent un manque de solidarité dans certains cas.
Voilà qui explique pourquoi les personnes qui tentent l’ascension de l’Everest sont souvent amenées à voir les dépouilles d’autres alpinistes. À tel point que certains cadavres servent de repères dans la montée. Le plus tristement célèbre est sans nul doute celui surnommé Green boots, en raison de la couleur de son équipement. Il s’agit vraisemblablement de l’Indien Tsewang Paljor, mort lors de la tempête de 1996 à 8 500 mètres. Depuis, son corps sert de repère pour baliser la voie d’ascension la plus utilisée et marquer l’altitude.
Il sera rejoint en 2006 par l’alpiniste David Sharp, dont les circonstances de décès sont sujettes à controverse. Pas moins d’une quarantaine de personnes seraient effectivement passées devant l’homme en difficulté, sans lui venir en aide. Il repose depuis non loin de la grotte de Green boots. Des sépultures de fortune sont bien souvent mises en place pour les victimes. On les recouvre du drapeau de leur pays ou des plaques commémoratives sont déposées.
Pas de tourisme sur le toit du monde
Ces dernières années, le toit du monde a attiré beaucoup de monde, parfois au détriment des règles de sécurité et du respect de l’environnement. Les pertes humaines de ce début d’année en témoignent. Comme une manière de rappeler la dure loi de la nature, les corps qui jalonnent les voies d’ascension rappellent toutefois que ce type d’expédition reste dangereux, bien que le but soit tout à fait exceptionnel.
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