Au cours de l’histoire, les techniques et outils de guerre ont largement évolué, allant de la catapulte à la bombe atomique. À ce propos, les images des villes dévastées d’Hiroshima et de Nagasaki au lendemain des 6 et 9 août 1945 n’auront d’ailleurs échappé à personne. Mais il s’avère que ce paysage de désolation a bien failli être observé à New York ! Pourquoi ? Retour en arrière dans les heures sombres de la guerre froide.
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Le challenge de l’armement atomique
La fin de la Seconde Guerre mondiale marque un tournant majeur dans l’organisation politique du monde. L’on voit dès lors s’opposer les blocs de l’est et de l’ouest. Ce face à face entre États-Unis et Russie ne s’incarne toutefois pas dans un affrontement armé direct, mais par le biais de conflits “délocalisés” comme au Proche Orient. Mais personne ne s’y trompe : chacun affûte ses couteaux en coulisses. On observe en effet une véritable course à l’armement, qui a pris une tout autre dimension depuis la création et le développement des bombes atomiques.
Dès lors, il est question de savoir qui sera en mesure de développer l’arsenal nucléaire le plus puissant – et par conséquent le plus intimidant. Pour cela, des tests grandeur nature sont nécessaires. Si l’on déplore aujourd’hui leur impact désastreux pour l’environnement, il s’avère que les conséquences de ces essais auraient également pu être dommageables pour une bonne partie des habitants de Washington, Baltimore, Philadelphie ou encore New York.
Un secret militaire bien gardé
Ces dernières années, la déclassification de dossiers militaires a permis au grand public de mieux connaître les détails qui ont marqué ces années de guerre froide. Aux États-Unis, le journaliste Eric Schlosser a notamment mis la main sur un document aussi intéressant qu’alarmant. Il y a découvert qu’en 1961, une bombe atomique a failli tomber sur le sol américain, plus précisément en Caroline du Nord. Les plus doués en géographie ne manqueront pas d’objecter que New York est située plus au nord du pays, et était par conséquent loin du point d’impact de la bombe.
Mais voilà : cette arme était 260 fois plus puissante que celles utilisées pour détruire Hiroshima et Nagasaki. De quoi rayer de la carte une bonne partie de la côte est des États-Unis. Un autre problème se pose également. Les “auteurs” de cet accident ne sont autres que des militaires américains ! Mais revenons-en aux faits : en ce jour de janvier, un avion de l’US Air Force décolle avec à son bord deux bombes à hydrogène Mark 39.
Une catastrophe évitée de justesse
Mais l’avion rencontre des problèmes lors de ce vol, et laisse accidentellement échapper les bombes sur la ville de Goldsboro. Sur les deux, une enclenche le mécanisme de secours prévu lors de ce genre d’incident. Le parachute de sécurité est déployé, et l’arme est verrouillée. Celle-ci finira sa course dans un arbre. Pour la seconde, c’est autre chose. Bien qu’elle soit aussi dotée de quatre systèmes de sécurité, trois se montrent inefficaces lors de la chute.
Alors que la bombe arrive au sol, c’est le déclenchement in extremis d’un signal d’alarme qui va définitivement empêcher la catastrophe. Celui-ci est envoyé à la bombe et va permettre d’activer un simple interrupteur pour empêcher l’explosion. Un champignon atomique a bel et bien failli se répandre au-dessus des Américains, qui sans même le savoir échappent ce jour-là à une catastrophe sans précédent.
Quoique l’évocation d’une catastrophe n’est pas adéquate. Entre 1950 et 1968, Eric Schlosser a dénombré pas moins de 700 accidents impliquant environ 1250 armes nucléaires aux États-Unis. Mais on ne doute pas que l’incident de janvier 1961 fasse partie des plus effrayants.
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