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Quelle est l’histoire des sorcières de Salem ?

sorcières Salem
Gravure de William A. Crafts Crédits : Wikimedia Commons

Aujourd’hui, nous avons une vision des sorcières très imagée et parfois stéréotypée. Mais il fut un temps ou la sorcellerie était une réalité, et où des personnes – en écrasante majorité des femmes – étaient victimes de procès à l’issue desquels leur mort était décidée. C’est notamment ce qu’il s’est passé à Salem à la fin du XVIIe siècle. Retour sur les circonstances qui ont amené plus de 100 personnes sur le banc des accusés !

Un contexte tendu entre rumeurs et diffamations

À la base, Salem est une ville située non loin de Boston sur la côte est des États-Unis. Cette ville a donc beau ne pas être située en Europe, il se trouve que la chasse au sorcières qui sévit depuis le XIVe siècle s’y est aussi étendue dans des proportions impressionnantes. À une époque où les superstitions en disputaient à un puritanisme exacerbé, il n’en fallait pas plus ! D’autant plus que l’ambiance générale reste austère, et que les habitants de Salem sont menacés par les Amérindiens.

Pour situer le contexte à Salem, il se trouve que la ville n’avait pas de figure d’autorité officielle sinon le révérend Samuel Parris, dont les prédications ont divisé la communauté en deux. Au mois de janvier 1692, Elizabeth Parris et Abigail Williams – la fille et la nièce du révérend – se firent remarquer pour leur comportement bizarre. Cris, contorsions, délires et autres comportements alertèrent leur entourage, et le médecin conclut à un ensorcellement.

Les soupçons s’intensifient quand d’autres jeunes filles d’une dizaine d’années présentent des symptômes similaires à Salem. Leur comportement est rapidement jugé suspect et indigne de chrétiennes. Face aux questions pressantes de leur entourage, elles désignent trois femmes comme étant responsables de leur état. Il y a Tituba, l’esclave du révérend, puis Sarah Good et  Sarah Osborn deux femmes considérées comme des marginales.

sorcière sorcellerie
Crédits : Pexels/ Joy Marino

Le procès des sorcières de Salem

Au mois de mars 1962, ces femmes sont et jugées et jetées en prison. Toutefois, seule Tituba avoue – sans doute sous la pression de juges – avoir été visitée par le diable qui lui a demandé de le servir. Elle déclare aussi que d’autres femmes se sont aussi mises au service de Satan. Il n’en fallait pas plus pour créer l’hystérie et la paranoïa à Salem. Les mois qui suivent, les accusations s’accumulent et n’épargnent personne – pas même les plus dévotes.

La tension est alors à son comble, à tel point que de simples querelles de voisinages peuvent donner lieu à des dénonciations. De fait, les interrogatoires s’enchaînent et sous la pression, beaucoup affirment s’être rendues coupables d’actes de sorcellerie. La situation est prise très au sérieux par le gouverneur du Massachusetts, qui ordonne la mise en place d’un tribunal spécial en mai 1962. Les condamnations les plus sévères ne vont pas tarder à tomber.

Les jeunes filles ayant été à la base de ces accusations agrémentent au fur et à mesure des audiences leurs témoignages de nouveaux détails. Elles parlent ainsi de morsures, de pincements et autres tourments physiques qu’elles ont subis de la part des accusées. En conséquence, le 10 juin, Bridget Bishop est la première d’une longue série à être pendue pour sorcellerie. Entre juillet et septembre, ce sont en effet 18 personnes qui seront pendues !

musée sorcières Salem
Aujourd’hui, il existe même un musée dédié aux sorcières de Salem ! Crédits : Flickr/Heather Paul

Le retour à la raison

Certaines de ces victimes sont des hommes accusés de complicité, et les personnes décédées en prison allongent également la liste des victimes. Mais pendant que tous les habitants de Salem ont l’esprit préoccupé par ces procès, la vie quotidienne du village est durablement perturbée. Certains fuient les calomnies vers d’autres contrées, et l’économie s’en trouve fortement impactée. La situation globale est telle que les plus hautes autorités vont être obligées de réagir.

En octobre 1962, le gouverneur Phipps estime que ces procès biaisés ont assez duré. Il interdit les arrestations basées sur les dénonciations de sorcellerie, et dissous le tribunal qui avait été spécialement mis en place. Les charges à l’encontre des personnes accusées qui sont encore en prison sont abandonnées, et les prisonniers relâchés. En plus des personnes pendues, un homme aura lui subi le supplice d’être écrasé par une pierre parce qu’il refusait qu’on le traduise en justice.

Malgré tout, la situation revient peu à peu à la normale à Salem, et les victimes sont progressivement innocentées de manière rétrospective. Pour beaucoup, cet événement sert alors à dénoncer les dérives du puritanisme religieux. Mais alors, comment expliquer les crises de démence dont ont été victimes les jeunes filles en janvier 1962, et qui ont été au départ de cette affaire ? À vrai dire, rien n’est sûr à ce propos. Certains pensent qu’elles étaient malades, ou qu’elles ont été infectées par un champignon présent dans le seigle…

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