Monument incontournable du paysage stambouliote, la basilique Sainte-Sophie abrite de nombreux trésors plus ou moins surprenants. On ne pouvait pas moins en attendre de ce bâtiment qui a tour à tour été une église, une mosquée puis un musée. Mais comment des runes vikings ont-elles bien pu se retrouver dans cet édifice ?
Sommaire
Sainte-Sophie, témoin de l’Histoire
Istanbul a toujours été une cité dynamique au carrefour de l’Orient de et l’Occident. Lieu de culture et de commerce, nombreux sont ceux qui s’y sont pressés durant des siècles. Mais cette ville qui trône sur le Bosphore n’a pas toujours été appelée ainsi. D’abord, il y a eu Byzance, fondée en 667 av. J.-C. par les Grecs, qui en 330 est renommée Constantinople sous le règne de l’empereur Constantin. C’est seulement en 1930 qu’on lui attribue le nom d’Istanbul !
Ville au cœur des empires byzantin et ottoman, son histoire riche en rebondissements fait qu’elle abrite de nombreux monuments et édifices historiques – dont les plus connus sont sans nul doute le palais de Topkapi et la basilique Sainte-Sophie. Cette dernière a été érigée en 325 par l’empereur Constantin. Au même titre que Byzance, elle subira de nombreuses transformations.
Incendiée, reconstruite et transformée à de nombreuses reprises, elle traverse donc le temps sous plusieurs identités pour aujourd’hui être un musée. Et au cœur de cette architecture riche et des mosaïques soignées se cache un témoignage bien singulier du passé : un “graffiti” viking. Plus précisément il s’agit de runes gravées dans le marbre à l’étage de la basilique. Mais qui est donc l’auteur de ces inscriptions ?
Graffiti des temps passés
Nous sommes en effet loin de nous douter que des inscriptions vikings pourraient se retrouver si loin de leurs terres d’origine. Et pourtant, ce n’est pas manque de le savoir : les Vikings font sans nul doute partie des peuples qui ont le plus voyagé, et surtout exploré. En témoigne leur arrivée aux Amériques bien avant Christophe Colomb ! Il semblerait donc que Constantinople ait aussi fait partie de ces lieux de voyage.
Au même titre que certain·e·s taguent les murs, bancs et autres troncs d’arbres dans l’espoir de laisser une trace de leur venue, un Viking a souhaité immortaliser son passage à la basilique Sainte-Sophie, aux alentours du 9e siècle. Il a donc inscrit « Halfdan était ici » ou « Halfdan a écrit ces runes » selon les traductions. Mais en soi, l’idée reste la même, et les runes sont encore visibles aujourd’hui.
Un peuple voyageur
Comment a-t-il pu se retrouver si loin de ses terres d’origine ? En vérité, il est fort probable qu’Halfdan ait été un soldat. En effet, aux alentours du 9e siècle, l’empire viking Rus’ de Kiev (qui correspond grossièrement à l’actuelle Europe de l’Est) et l’Empire byzantin scellent un traité de paix. Dès lors, quelques Varègues – le nom donné aux Vikings par les Grecs – se rendent à Constantinople pour y former des groupes d’élite appréciés pour leurs qualités militaires.
Les Varègues constitueront même une partie de la garde impériale pour nombre d’empereurs byzantins. Voilà qui explique mieux la présence d’une de leurs inscriptions à Sainte-Sophie ! Et ce qui à l’époque constitue une forme de “vandalisme” nous permet aujourd’hui de nous rendre compte que de petits détails cachent parfois une histoire fascinante !
Vous aimerez aussi :