Pluies torrentielles, ouragans à répétition, sécheresse intense ou hiver sans neige… Qui n’a pas déjà rêvé de pouvoir influer sur la météo pour résorber les difficultés (parfois catastrophiques) engendrées par une météo inhabituelle ? Vous ne le saviez peut-être pas mais les scientifiques se sont déjà intéressés à la question et sont en mesure (ou presque) d’intervenir grâce à de multiples techniques.
L’ensemencement des nuages pour provoquer de la pluie
Plusieurs techniques ont vu le jour et sont actuellement en test pour que l’humain obtienne ce pouvoir qui nous semblait jusqu’alors inaccessible. François Bouttier, ingénieur chercheur à Météo-France, propose, pour provoquer de la pluie, celle de l’ensemencement par iodure d’argent (ou sels hygroscopiques). Cela consiste à « pulvériser dans les nuages un aérosol chimique, l’iodure d’argent, qui a la propriété d’aider les gouttes d’eau nuageuses à grandir plus vite que la nature ».
Cette technique permet d’intervenir sur la pluie, en la déplaçant selon notre bon vouloir. Une durée de 3 semaines serait nécessaire pour planifier cette opération, en fonction des prévisions météorologiques. Il s’agit d’une technique en test depuis 1946 dans de nombreux pays – initiée par Irving Langmuir et Vincent Schaefer – à l’origine pour favoriser les tombées de pluie dans les régions dans le besoin.
Les chercheurs soulignent néanmoins que l’application de cette méthode reste encore imprécise, la plupart des nuages étant insensibles à l’ensemencement. Aussi, Jean-Pierre Chalon, météorologue, ajoute que, « lorsqu’on fait une intervention dans un nuage et que celui-ci donne de la pluie, on est incapable de dire ce qui se serait passé si on n’avait rien fait ». De plus, il y a un risque de pollution chimique importante, l’argent pouvant être toxique pour la faune aquatique.
Des fusées paratonnerres pour éloigner la foudre
Il existe autant de techniques pour modifier le temps que de phénomènes météorologiques cependant, rares sont celles qui fonctionnent réellement. Parmi celles-ci, il y aurait la méthode des fusées paratonnerres. Elles auraient pour particularité d’agir sur la foudre. On retient également la technique de la soufflerie pour éloigner le brouillard et même le limiter le gel (notamment utile sur les vignobles). Ou encore, larguer un million de tonnes de soufre dans l’atmosphère pour diminuer la température moyenne de la planète (idée de Paul Crutzen, prix Nobel de chimie en 1995).
La multiplicité des méthodes donne l’espoir de pouvoir contrer des événements météorologiques aux conséquences désastreuses. Néanmoins, elles sont loin d’être réellement efficaces, et le problème fondamental est qu’il n’est pas possible d’influer que sur ce que l’on peut prévoir. Or, les prévisions météorologiques manquent encore de fiabilité. Peut-être qu’elles seront suffisamment performantes pour que l’on puisse finalement s’octroyer ce pouvoir divin. Mais il faudra ensuite poser des limites juridiques à cette dangereuse capacité.
Par ailleurs, ce qui devrait nous perturber davantage à l’heure actuelle, ce sont les modifications sur le climat déjà effectives, et involontaires. On a à l’esprit la modification des sols par l’agriculture ou encore les panaches de fumée dans les zones industrialisées, modifiant le fonctionnement des nuages. Il y a encore du progrès à faire.
Sources : Leparisien ; Slate ; Atlantico
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