Depuis des siècles, les hommes qui souhaitent devenir prêtres doivent se soumettre à de nombreuses règles de vie. Ce qui constitue une véritable vocation demande beaucoup de volonté et d’abnégation, tant les restrictions semblent difficiles à respecter. Et s’il y en a bien une qui soulève des questions aussi bien dans la société religieuse que civile, c’est bien celle du célibat. Pourquoi donc les prêtres catholiques n’ont-ils pas le droit de se marier ?
Le mariage n’a pas toujours été interdit
Voilà longtemps que la sexualité des membres du clergé catalyse l’attention. L’Église s’est d’ailleurs toujours montrée inflexible et claire sur les questions relatives à ce sujet – du moins en surface. Et si les prêtres ne peuvent aujourd’hui pas bénéficier d’un sacrement qu’eux seuls peuvent pourtant célébrer, cela ne fût pas toujours le cas. Pierre, disciple de Jésus devenu premier évêque de Rome, sera lui-même marié. En réalité, les premiers prêtres pouvaient se marier comme bon leur semblait, sans restriction particulière.
Le passage au célibat obligatoire ne s’est pas fait en un jour. Des siècles de réflexions théologiques ont amené à développer l’idée de pureté religieuse, incluant donc celles de virginité et de chasteté. Au fil des ans, le célibat devient de fait un gage de foi et de fidélité à Dieu. Le but est alors de se rapprocher au maximum de l’image de Jésus formulée par l’Église : chaste et célibataire. Des règles vont donc progressivement être mises en place pour suivre cette idée.
Une décision largement remise en question
En 325, le Concile de Nice pose officiellement le débat, sans que celui-ci ne débouche pour autant sur une prise de décision claire. Le célibat figure donc très tôt parmi les sujets de dissensions qui vont – entre autres – amener de nombreux bouleversements, tels que le schisme de 1054 entre catholiques et orthodoxes ou la réforme protestante. Jusqu’au Moyen-âge, de nombreux prêtres catholiques sont mariés en dépit des directives du Vatican, et ont des enfants.
Cette dernière information amène peu à peu une dimension économique à la discussion. En effet, l’Église ne souhaite pas que ses biens se retrouvent progressivement accaparés par la descendance des prêtres.
À partir du Concile de Rome en 1079, le pape Grégoire VII décide de régler la question. Désormais, il est interdit de recruter les prêtres parmi les hommes mariés. Bien qu’elle émane du pouvoir suprême de l’Église, cette règle sera là encore peu respectée. Du moins au début. En 1139, tout mariage d’un prêtre est considéré comme interdit et invalide, avec des sanctions pour les contrevenants. Le ton se durcit, et le célibat s’impose durablement pour les hommes d’Église. C’est à cette dernière qu’ils sont désormais mariés.
Vous aimerez aussi :