S’il est une évidence, c’est bien celle de l’engouement croissant des Français pour le bio. On constate alors un accroissement de ce type d’agriculture et, avec lui, l’idée que manger bio c’est meilleur pour la santé. Mais est-ce véritablement le cas ? Nous avons voulu vérifier cette thèse.
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Le constat unanime des chercheurs : le bio c’est bon !
Le 27 octobre dernier, une des plus vastes recherches sur l’agriculture bio a été publiée par des chercheurs européens dans la revue scientifique Environmental Health. Ils ont alors mis en évidence un ensemble d’effets bénéfiques du bio pour la santé humaine, lié à la production et à la consommation d’aliments dépourvus d’engrais de synthèse et de produits phytosanitaires chimiques. Notamment basée sur l’étude de près de 300 autres documents, cette étude révèle que le bio pourrait même être un bouclier contre certaines pathologies, même si Emmanuelle Kesse-Guyot, une des scientifiques de l’étude, précise qu’il ne s’agit encore que d’hypothèses, et ce en raison d’un nombre d’études sur les populations encore trop faibles.
Peu d’études existent sur le sujet, cependant, en nous basant sur les plus récentes telles que la « méta-analyse » réalisée par l’Université de Newcastle en 2014 ou encore celle du programme de recherche européen QLIF (Quality Low Input Food), on constate une unanimité : le bio est bon pour la santé. Même s’il faut poursuivre les études sur le sujet, il est apparu que des femmes consommant régulièrement du bio seraient moins susceptibles de développement un cancer lié au système lymphatique. Également, selon la dernière grande étude, le bio permettrait de diminuer les allergies ou eczémas.
Une progression de la consommation du bio
Cette conclusion tend à se répandre, même si ce régime alimentaire reste encore peu répandu, les chiffres ne cessent de croître d’année en année en France, et partout dans le monde. Le directeur de l’Agence bio, Florent Guhl, souligne qu’« entre 2015 et 2016, on est passé de 10 à 15 % de Français disant consommer bio tous les jours ». Selon les derniers résultats de l’Agence bio, le marché du bio a également progressé puisqu’il a atteint 7 milliards d’euros en 2016 (5,76 milliards d’euros en 2015).
Mais passer de la production conventionnelle au bio est un travail de longue haleine. Il faut notamment trouver des alternatives aux pesticides, les professionnels du secteur encouragent la recherche à accompagner les agriculteurs dans cette démarche.
Mais des bienfaits à relativiser…
Alors qu’on constate qu’en Europe, l’exposition aux pesticides organophosphorés entraîne chaque année la perte de 13 millions de points de QI, on remarque malgré tout que le bio affiche des apports nutritionnels relativement similaires à l’alimentation classiquement adoptée depuis lors. Selon les chercheurs « le contenu en vitamines, en minéraux, en protéines ou en lipides » est à peu près le même dans les aliments bio et non bio. Seul le phosphore serait en plus grande quantité dans l’alimentation bio mais, puisque les carences sont rares, l’intérêt est faible. Plus surprenant encore, les chercheurs n’ont pas décelé de différences nutritionnelles entre les fruits et légumes bio et les autres…
Sources : Ledauphinélibéré ; Libération
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